Une opération de maintenance inédite en France
En octobre 2023, il est apparu que le radar AN/APY-2 de l’un des quatre E-3F ne fonctionnait pas correctement, engendrant ainsi des « désagréments dans son utilisation », a relaté l’AAE, le 15 mai. Aussi, il a été décidé de le remplacer, ce qui n’avait jamais été fait en France jusqu’alors, d’autant plus qu’une telle opération nécessite un outillage particulier afin de manipuler le système en question, compte tenu de sa taille [9 mètres] et de sa fragilité.
En juillet 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de renouveler sa confiance envers Air France Industries pour assurer le Maintien en condition opérationnelle [MCO] des quatre avions E-3F SDCA [Système de détection et de commandement aéroporté, ou AWACS] de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], basés à Avord [BA 702]. Ce marché, d’une durée de sept ans, prévoyait également la modernisation de ces appareils.
Cela étant, l’un des principaux atouts d’un E-3F AWACS est son imposant radar primaire AN/APY-2, qui a une capacité de détection portant à plus de 400 km et dont le mode Doppler permet de discriminer les cibles en mouvement à basse altitude. A priori, l’entretien d’un tel système relève de l’Escadron de soutien technique aéronautique [ESTA] de la 36e Escadre de commandement et de conduite aéroportés.
En octobre 2023, il est apparu que le radar AN/APY-2 de l’un des quatre E-3F ne fonctionnait pas correctement, engendrant ainsi des « désagréments dans son utilisation », a relaté l’AAE, le 15 mai. Aussi, il a été décidé de le remplacer, ce qui n’avait jamais été fait en France jusqu’alors, d’autant plus qu’une telle opération nécessite un outillage particulier afin de manipuler le système en question, compte tenu de sa taille [9 mètres] et de sa fragilité.
Pour cela, les mécaniciens de l’ESTA ont eu recours à un dispositif « ingénieux ». Ainsi, le changement du radar a pu être réalisé grâce à un « arceau délicatement posé sur trois coussins d’air gonflables », ce qui a ainsi permis d’alléger « considérablement » le rotodôme abritant l’antenne de l’AN/APY-2 ainsi que celle du radar secondaire AN/UPX-40, qui est en réalité un interrogateur IFF [Identification Friend or Foe – identification amie ou ennemie].
L’AAE n’a pas donné plus de détails sur cette opération, si ce n’est que l’ESTA a pu compter sur l’appui de techniciens d’Air France Industries et de l’US Air Force pour la mener à bien.
« Le personnel de l’ESTA est très fier que son savoir-faire ait pu permettre de réaliser cette action au sein de la BA 702. Grâce à la rapidité d’action, l’E-3F a pu reprendre son service dès le mois de décembre 2023 et honorer les missions qui lui sont confiées », a-t-elle conclu.
Source: Opex360 / PAR LAURENT LAGNEAU · 16 MAI 2024